Nous avons donné la parole à Baptiste, bénévole à la maison partagée depuis quelques mois...
MDC : Peux-tu te présenter?
Baptiste : Je m'appelle Baptiste, j'habite à Avon, et j'ai 34 ans.
Qu'est-ce qui t'a amené à venir à la maison partagée en tant que bénévole ?
Je suis en reconversion professionnelle, après avoir exercé comme infirmier en psychiatrie adulte pendant 10 ans.
J'ai essayé de nombreuses choses avec toujours un lien d'accompagnement auprès des personnes en situation de handicap, avec plusieurs médiations, et j'ai proposé d'utiliser le support du cinéma avec les habitants de la colocation de Maison des Cultures.
J'avais envie de découvrir un lieu qui ressemble à la vraie vie. Je connais les Ehpads, la clonique, les établissement, mais pas celui-ci.

Qu'est-ce qui t'a motivé dans cette mission?
Ce que j'aime c'est la présence et la chaleur humaine. C'est agréable et plaisant de voir qu'on apporte le sourire, l'échange, et ça fait du bien. Le contact humain soigne, préserve et maintien.
Je voulais voir si c'est concrètement réalisable de mettre ses proches à l'abri dans une vraie maison.
D'un point de vue professionnel, je voulais essayer des médiations très larges. Et j'ai pu aborder des sujets avec les personnes sans être limité du fait de la maladie. On a pu parler de qu'est ce qui se passe quand on vit ensemble. On laisse le choix aux personnes de vivre.
"C'est comme ça que j'aimerai être traité si j'arrive à et âge là"

Quelles ont été tes missions ?
J'ai apporté du temps de présence.
Comprendre le fonctionnement de cette maison. J'ai passé des moments d'observation en cuisine. J'avais une appréhension au début, mais en étant présent à côté d'eux c'est passé.
J'ai participé à des moments de vie quotidienne : les courses, le menu, qui a envie de quoi... Le jardinage, les sorties en forêt.
"J'ai compris qu'on est avec eux ceux qui vivent ici et pas l'inverse."
J'ai mis en place les ateliers autour du cinéma. J'ai assemblé des extraits de film, documentaires, cinéma d'animation, fiction, pour provoquer l'émotion et du débat. Par exemple, j'ai passé des extraits sur les bêtises de l'enfance, ou on a fait une séance sur le cinéma muet.
As-tu une anecdote, ou un moment de vie à nous partager?
Un monsieur m'a marqué en me racontant son internant comme étudiant en médecine. Lors d'une garde, ils ont volé une pancarte posée sur le Grand Rex. Il avait de la malice dans le regard, ça lui faisait plaisir de raconter ce moment.
Les cinés-débats ont pu faire surgir des souvenirs.
"Quand on défend un avis on est vraiment vivant."

Est-ce que cette expérience a changé ton regard sur le vieillissement et les troubles cognitifs?
Je les trouve toujours aussi attachant! Ils ont toujours quelque chose à raconter. Apprendre quelle philosophie on peut adopter pour avoir une vie agréable.
Je développe mes compétences sur la médiation avec le cinéma et je prends beaucoup de plaisir à venir. On rigole beaucoup.
Dans ma vie, cela a confirmé que je pouvais pas me détacher de l'accompagnement des personnes âgées.
Je repars, j'ai le sourire, j'ai apporté un peu de fun et eux aussi.
Il y a toujours beaucoup de bienveillance.
Merci beaucoup Baptiste pour ce témoignage, et pour ta présence!
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